(en photo: kinkakuji, le temple du pavillon d'or à Kyoto)
Lorsque l’on dit Japon, on pense hautes technologies, jeux vidéos, arts martiaux, gratte-ciel, shinkansen (train à grande vitesse), geishas…Mais qu’en est-il des échecs ? Le comparatif de la France et du Japon dans le milieu échiquéen est éloquent:
La France est 8ème au classement mondial avec une moyenne Elo de 2622 (29 GMI, 73 MI et 256 titrés) alors que le Japon n'est que 93ème avec une moyenne Elo de 2264 (0 GMI, 1 MI et 6 titrés). Précisons que la position mondiale aux échecs est déterminée en calculant la moyenne Elo des 10 meilleurs joueurs de chaque pays [1].
Ces chiffres ne peuvent pas s’expliquer en se basant sur les populations de chacun des pays, car le Japon est deux fois plus peuplé que la France (127 millions [2] contre 63 millions [3]). Si l’on s’intéresse au nombre de joueurs d’échecs au Japon, un facteur 100 apparaît.
En effet, le nombre de joueurs au Japon est estimé entre 500-700 alors que la France compte plus de 50.000 licenciés. Il existe l’équivalent de la Fédération Française des Echecs au Japon qui est appelé la Japan Chess Association (JCA), cependant elle est formée de peu de membres. De plus, il n’existe en 2007 que 8 clubs majeurs (en noir sur la carte), 14 clubs mineurs (ou cercles, en violet) et sept attendant de recevoir l’approbation de la part de la JCA [4]. Pour donner un exemple du nombre réduit de joueurs dans les clubs, le club majeur d’Osaka (appelé « En passant ») ne compte en 2007 que 30 joueurs (étrangers inclus).
Pour pouvoir participer à des matchs officiels, il faut au préalable s’inscrire auprès de la JCA et verser la somme de 1050 yens (soit 6.5 euros, valable pendant deux ans). Ensuite, la somme de 1000 yens est à prévoir pour une journée de compétition, pendant laquelle se déroulent plusieurs rondes. Il existe au Japon environ 20 tournois annuels dont la plupart se déroulent à Tokyo. Les plus importants sont le Championnat du mois de mai, et l’Open du Japon qui se déroule en novembre. La majorité des tournois sont joués avec une cadence assez courte (80 minutes pour 40 coups) et il n’y a pas de prix (argent). La « Ligue japonaise » fait exception à cette règle, car la cadence est de 100 minutes pour 40 coups (cadence Fischer) et des prix sont attribués.
Pour conclure, les échecs au Japon ont le mérite d’exister. Malgré leur faible effectif, les joueurs sont très actifs et de très bonnes relations existent entre eux. On comprend maintenant pourquoi le gouvernement (et/ou la JCA) fait des efforts pour essayer d’attirer le GMI Hikaru Nakamura (2663 Elo en juillet 2007) , né d’un père japonais et d’une mère américaine. Ce manque de joueurs d’échecs semble être un problème culturel car il subit une concurrence de la part d’un jeu très populaire : le shôgi, ou échecs japonais, qui fera l’objet d’une série d’articles dans Chess & Strategy.
Références citées:
- [1] http://www.fide.com/ (05/06/2007)
- [2] https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/print/ja.html (estimation de 07/2007)
- [3] https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/print/fr.html (estimation de 07/2007)
- [4] http://www.jca-chess.com/
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